🧘♂️ Méditation et relaxation : non, ce n’est pas pareil (et c’est tant mieux)

Dans la grande famille des pratiques “pour aller mieux”, on entend souvent parler de relaxation et de méditation. Parfois comme si c’était la même chose. Spoiler : ce ne l’est pas. Et si tu as déjà essayé de méditer en pensant que tu allais te sentir détendu en deux minutes… tu t’es peut-être retrouvé un peu frustré. Ou perplexe. Ou agacé par le bruit du radiateur.
Tu n’as rien raté. C’est juste que méditer, ce n’est pas se relaxer. Et pour mieux comprendre, on va s’appuyer sur un penseur qui adorait secouer les idées toutes faites avec une tranquille radicalité : François Roustang.
Se relaxer : quand on veut juste du calme (et c’est très bien)
La relaxation, c’est une manière de dire au corps et à l’esprit : “Allez, tu peux relâcher un peu là.” C’est une pause, une respiration, une main posée sur l’épaule de notre système nerveux.
Ça peut passer par :
- une séance de respiration guidée comme la cohérence cardiaque par exemple
- un massage mental ou physique (visualisation d’un champ de lavande optionnel),
- ou un “body scan” qui dit à chaque orteil : “Tu peux te détendre, mon pote.”
La relaxation est une technique. On suit une méthode, on obtient un effet. Ça apaise. Ça ralentit. C’est doux. Et franchement, c’est précieux.
Mais c’est aussi, quelque part, une mise entre parenthèses du monde. Un retrait provisoire de la complexité de la vie. Un petit cocon. Utile. Nécessaire même. Mais limité.
Méditer : et si on arrêtait de chercher à “aller bien” ?
La méditation, elle, n’a pas pour objectif de nous relaxer. Et c’est là que les ennuis (ou les surprises) commencent.
Tu t’installes pour méditer. Tu t’imagines sur un nuage de paix. Et là… ton mental s’emballe. Les pensées défilent, ton genou te gratte, ton estomac te rappelle le pain au fromage d’hier soir.
Bienvenue en méditation.
Et là, François Roustang viendrait te souffler à l’oreille :
“L’obsession des gens qui pratiquent la méditation est d’écarter leurs pensées. Aucun intérêt. Ce qui est nécessaire, c’est la disponibilité à l’existence.”
Bam. Voilà. La méditation, ce n’est pas chasser ses pensées, ni atteindre un état spécial. C’est se rendre disponible à ce qui est là, maintenant. Même si c’est flou, inconfortable, banal, ou bordélique.
La vraie surprise : on ne fait rien (mais tout change)
François Roustang – qui a longuement travaillé sur l’hypnose et le soin – disait que ce n’est pas en cherchant à se transformer qu’on se transforme, mais en cessant de vouloir être maître de soi à tout prix. En renonçant à forcer.
Il parlait même d’“arrêter d’être volontaire”.
Et si, au lieu d’essayer de tout gérer, de tout comprendre, de tout calmer… on laissait faire ? Si on devenait disponible à la vie comme elle se présente, sans scénario pré-écrit, sans posture de yogi expert, sans chercher à “réussir” sa séance ?
C’est tout l’esprit de la méditation :
Pas un outil de performance,
Pas une méthode pour aller bien,
Mais un espace où l’on ne fait rien, et où pourtant quelque chose se passe.
Relaxation ou méditation ? Et pourquoi pas les deux (sans pression)
La relaxation nous donne un break bienvenu.
La méditation nous invite à changer de rapport à nous-mêmes et au monde.
L’une nous dit : “Viens, repose-toi un moment.”
L’autre murmure : “Et si tu arrêtais de lutter contre ce que tu ressens ?”
On peut avoir besoin des deux, à différents moments. Mais les confondre, c’est un peu comme croire que prendre un bain chaud et traverser un désert nous procurent la même sensation. Pas tout à fait.
En conclusion : la vraie paix, ce n’est pas être détendu. C’est être là.
Méditer, ce n’est pas faire le vide. Ce n’est pas se relaxer. Ce n’est même pas “aller mieux”. C’est oser ne pas fuir l’instant, même si l’instant est confus, bruyant, maladroit. Et c’est précisément cette sincérité-là, ce lâcher-prise sur le contrôle, qui ouvre une autre forme de tranquillité : celle d’être vivant, présent, sans avoir besoin de réussir quoi que ce soit.
Alors voilà.
Si tu cherches une pause : relaxe-toi.
Si tu veux rencontrer ce qui est là, en toi, avec tendresse et sans fard : médite.
Et dans tous les cas… fais-le sans te prendre la tête. Parce que la vraie liberté commence là.
Franck PLÜSS